Même dans les sociétés sans écriture, cette pensée ressemble singulièrement à celle qui nous est familière, dans la poésie et dans l’art, ou encore dans les diverses formes du savoir populaire, archaïque ou récent.
Partant d’une observation du monde précise et minutieuse, elle analyse, distingue, classe, combine et oppose… Dans ce livre, par conséquent, les mythes, les rites, les croyances et les autres faits de culture sont considérés comme êtres « sauvages » comparables à tous ceux que la nature engendre sous d’innombrables formes, animales, végétales et minérales.
Issue d’une fréquentation millénaire de ces réalités, la pensée sauvage y a trouvé la matière et l’inspiration d’une logique dont les lois se bornent à transposer les propriétés du réel, et qui, pour cette raison même, a pu permettre aux hommes d’avoir prise sur lui.