Mardi 16 octobre, les élèves de 204 ont inauguré la première séance d’un projet intitulé « Lecture-plaisir » qui les a amenés à la médiathèque de Charenton, à la rencontre des bibliothécaires, d’étudiants en médiation culturelle de l’UPEC et de Pascal Bertho, scénariste de BD, intervenant aux ateliers Soulages à Charenton et auteur de Rosie, une adaptation d’un roman de Pierre Lemaître, Rosie and John.

L’après-midi du mardi 16 octobre, en effet, les élèves se sont échappés du lycée – pour la bonne cause et bien encadrés (accompagnés de Mme Cade, leur professeure de français et de Madame Montreuil, documentaliste) – à la médiathèque des quais. Petit parcours à pied, grand après-midi autour du 9ème art, orchestrée par Djema Vouland, responsable des partenariats et de l’équipe jeunesse de la médiathèque de Charenton.

Dans un premier temps, Arnaud Bierry, spécialiste de la BD à la médiathèque a présenté deux bandes dessinées. Le roman graphique en noir et blanc La Terre des fils de Gipi, qui imagine la survie d’un père et de ses deux fils dans un monde apocalyptique, dévasté par l’illettrisme et la violence et où un mystérieux carnet, gardé par le père suscité la curiosité et la convoitise des garçons. Et Tu sais ce qu’on raconte, exercice de style sur la rumeur qui offre une page aux différentes versions que les habitants d’une petite ville colportent sur « l’affaire Goborit »…

Dans un deuxième temps, Aurélie Bilheux, en charge du rayon adulte et adolescent, a présenté à l’assemblée le roman Rosie and John, oeuvre commandée à Pierre Lemaître – plume de poids du Polar, récemment goncourisé pour Au-revoir là-haut – par le Livre de Poche pour fêter les 60 ans de la maison. Avec Rosie and John, Pierre Lemaître a décidé d’ajouter un quatrième tome à sa trilogie consacrée au commissaire Camille Verhoeven, petit commissaire de police par la taille, immense par l’intuition. Dans ce dernier tome, une bombe explose en plein Paris et le jeune-homme qui se proclame responsable de l’attentat, un certain John Garnier, ne veut parler qu’à Camille : cinq autres bombes exploseront si la mère de John, Rosie, n’est pas immédiatement libérée de prison et tous deux exfiltrés vers l’Australie. Le compte à rebours est lancé…

Dans un troisième temps, nous avons justement eu la chance de recevoir Pascal Bertho, qui s’est penché avec minutie et passion sur le roman de Lemaître pour en faire l’adaptation, avec pour collaborateur au dessin, Antoine Comboz. Là nos élèves, Kacem, Marius, Nell et les autres ont pu poser toutes les questions que nous avions formulées en classe sur le métier de scénariste de BD, le travail particulier d’adaptation du roman de Pierre Lemaitre, l’avenir de la BD et les projets de Pascal Bertho. Qu’est-ce qui a vous donné envie de faire de la BD ? Arrivez-vous à en vivre ? Pourquoi avoir choisi ce roman à adapter ? Pourquoi n’avoir fait figurer que le nom de Rosie dans le titre ? Avez-vous déjà écrit des scénarios pour le cinéma ou des séries ? Etc. Pascal Bertho a répondu avec patience et précision à toutes ces interrogations, développant un discours aiguisé sur  l’indispensable trahison de l’oeuvre originale pour lui être paradoxalement fidèle, partageant avec nous ses auteurs admirés, ses anecdotes de créateur, sa vison de la profession et sa « philosophie » pour préserver le plaisir du travail…

De retour au lycée, les élèves volontaires ont pu emprunter toutes les oeuvres présentées. La perpective des vacances de la Toussaint et le crédo de liberté absolue offert par le dispositif (pas de résumé, pas d’interrogation) nous laissent espérer que les élèves prendront plaisir à leurs lectures…

Nous le saurons dès le 20 novembre lors la deuxième séance du projet où les oeuvres empruntées seront remises en circulation et où de nouvelles oeuvres viendront compléter la liste d’emprunts. Les élèves de 204 se verront, en effet, présenter par les étudiants de l’UPEC (sous la férule de leur professeure, Rossana de Angelis) trois romans, dont deux de la collection Exprim’ des éditions Sarbacane – spécialistes de la littérature pour les 15-18 ans.

Affaire suivre, pour paraphraser le titre d’un volumineux magazine mensuel de BD des années 80….